Cycle ENGIND - Ingénieurs et société en Inde coloniale et post-coloniale [2014-2017] |
Controverses sur une ressource sacrée :les ingénieurs et la gestion du Gange, entre religion, environnement et développement
Bérénice GIRARD
[salle 638 - 190 avenue de France 7503 Paris]
Conférence donnée dans le cadre de l'atelier ENGIND - Engineers and Society in Colonial and Post-Colonial India
Discutante : Olivia Aubriot, CNRS – Centre d’Études Himalayennes
La situation environnementale dégradée du Gange émerge comme un objet de politique publique en 1979, lorsque Indira Gandhi, alors Premier Ministre, demande la réalisation d’une étude complète sur l’état du fleuve. Le contexte politique est favorable, la conférence de Stockholm a eu lieu en 1972, le Water (Prevention and Control of pollution) Act a été voté en 1974 et le gouvernement d’Indira Gandhi investit la question environnementale. De manière concomitante, la première association de protection du Gange est créée en 1982 à Bénarès, proche du Parti du Congrès. Le premier projet de lutte contre la dégradation environnementale du fleuve, le Ganga Action Plan, est lancé en 1985par le nouveau Premier Ministre, Rajiv Gandhi, depuis Bénarès.
Le champ se structure alors autour de la question de la pollution du fleuve, alors que la construction de barrages (non seulement sur la Narmada, mais aussi sur la Bhagirathi, la construction du barrage de Tehri ayant commencé en 1978) fait l’objet de nombreux mouvements d’opposition en Inde. Tout un ensemble de controverses entourent la question de la pollution. Ces débats se structurent autour de questions scientifiques.
Au début des années 2000, le contexte politique et environnemental, lié au Gange, évolue. L’Etat d’Uttarakhand est créé en Novembre 2000, dans un contexte d’agitations environnementales, et la politique économique du nouvel Etat, surnommé « Urja Pradesh », est centrée autour du développement des capacités hydroélectriques de la région. Le barrage de Tehri est mis en service en Uttarakhand et le nombre de projets de barrages augmente de manière exponentielle. Nombre de ces projets sont prévus sur les deux rivières qui forment le Gange, la Bhagirathi et l’Alaknanda.
Alors que l’on atteint un relatif consensus sur la pollution et les problèmes qui l’accompagnent, l’équilibre du champ du Gange se déplace vers la question de l’exploitation du fleuve pour la production d’électricité. Ce changement de focus s’accompagne d’une restructuration du champ, autour de nouveaux acteurs, qui luttent pour la redéfinition des enjeux de la dégradation.
Dans cette présentation, nous nous proposons de revenir sur cette évolution du champ du Gange depuis les années 1980 et les différentes tentatives de redéfinition du problème, en se concentrant sur les différentes figures de l’ingénieur et leur mobilisation au cours du temps par les différents acteurs, comme outil de légitimation ou au contraire, étiquette déviante.
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