Les équipes du quadriennal 2006-2009 |

~ L'expérience indienne des réformes

 

Coordination : Loraine Kennedy, Jean-Luc Racine, Blandine Ripert, Stéphanie Tawa Lama-Rewal

 

 

Pendant la décennie 1990, l’Inde est entrée dans une période de réformes progressives mais néanmoins profondes en matière de libéralisation économique et de décentralisation politique et administrative. Engagées par le parti du Congrès, elles sont poursuivies par les coalitions de diverses couleurs politiques qui lui ont succédé de 1996 à 2004. A la fin des années 90, des réformes dites de « seconde génération », plus sensibles politiquement et socialement, commencent à être mises en oeuvre, non sans susciter des résistances. Le résultat inattendu des élections législatives de 2004, sanctionnant la coalition sortante au nom d’un retour du social, en a témoigné avec force.

C’est dans ce contexte de réformes, et d’inscription affirmée de l’Inde dans des processus de mondialisation, que nous proposons de travailler sur les transformations contemporaines du pays, en les abordant selon quatre axes complémentaires, et aussi en relation dialectique : l’expérience des réformes économiques, les évolutions politiques récentes, les mutations sociales et territoriales en rapport plus ou moins direct avec les réformes.

Notre problématique centrale consiste à partir du discours général et théorique au service des réformes pour identifier les particularités de l’expérience indienne, et dégager les facteurs permettant de les expliquer. Ces facteurs sont à chercher à la fois dans les institutions et dans les dynamiques sociales, à différentes échelles d’analyse (nationale, régionale, locale). Il s’agit pour nous d’examiner les conditions de la mise en application des réformes, leur nature et leur étendue, ainsi que leurs conséquences en termes sociaux, spatiaux et institutionnels. Quinze années de réformes conduites par un très large éventail de forces politiques dans un pays d’un milliard d’habitants justifient aussi une manière de bilan, tant pour évaluer les dynamiques indiennes et leurs effets en interne, que pour placer le cas indien dans un contexte plus large, notamment par rapport à la Chine.

  • Une première approche consisterait à « suivre » certaines réformes en confrontant discours et pratiques : partir des contextes politiques et idéologiques qui modèlent et inspirent les politiques publiques ; préciser ce qui est réformé exactement, comment et par qui ; analyser le discours politique qui les accompagne et les éventuelles évaluations qui en sont faites ; étudier l’évolution du référentiel des réformes.

  • Une seconde approche pourrait analyser les transformations à différentes échelles. A l’échelle nationale et régionale se posent un certain nombre de questions concernant les conséquences des réformes mais aussi de la position nouvelle de l’Inde dans le processus de mondialisation : relations entre le Centre et les Etats, et relations entre Etats ; accentuation des clivages régionaux ou, au contraire, du processus d’intégration du territoire national permis par la densification des flux entre les espaces.  

  • Une troisième approche se concentrerait sur la réception sociale des réformes et plus largement sur la participation accrue de l’Inde à des processus transnationaux ? Il conviendrait alors d’analyser la réponse aux réformes de différents groupes sociaux et leur positionnement dans le processus politique, ainsi que d’examiner dans quelle mesure les réformes mobilisent de nouveaux groupes, de nouvelles coalitions d’intérêt dans le but d’infléchir les politiques ou d’y résister. L’analyse de situations locales, reliée à des problématiques plus générales, permettra de réfléchir à l’émergence de nouveaux acteurs et aux différenciations qui se creusent entre groupes sociaux (à l’intérieur même d’un Etat, entre villes, entre villes et campagnes, entre quartiers urbains, etc.).

  • Enfin, une quatrième approche replacerait la transformation de l’économie indienne dans son cadre international, en cherchant à éclairer la place nouvelle de l’économie dans la quête de puissance d’une Inde qui entend s’affirmer davantage sur la scène mondiale ; la façon dont la vision de l’économie modifie ou non la politique étrangère indienne, et enfin la façon dont les transformations de l’économie indienne modifient les regards extérieurs qui sont portés sur le pays, par les investisseurs comme par les décideurs politiques.

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