Les équipes du quadriennal 2010-2013 |

STAKES - Politiques socio-économiques et recompositions territoriales

Coordination : Loraine Kennedy (CNRS) et Aurélie Varrel (CNRS)

 

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Présentation

 

Portant sur la période contemporaine, les recherches menées sous cet intitulé se regroupent autour de trois grands champs reliés entre eux : dynamiques sociales et économiques, politiques publiques, et restructurations territoriales.

Sur fond de restructuration économique impulsée largement par la libéralisation économique entreprise depuis une vingtaine d’années et par l’insertion croissante de la société indienne dans les échanges et dans les fora transnationaux, il s’agit d’analyser les dynamiques économiques et sociales qui s’articulent avec les principaux enjeux de l’Inde contemporaine. Ces dynamiques sont abordées le plus souvent en partant des acteurs situés à différentes échelles : collectivités territoriales (villages, villes, États fédérés) ; groupes ethniques, groupes constitués autour d´une même idéologie ou simplement ad hoc qui se mobilisent en réponse à une menace ou à une opportunité ; entreprises privées nationales ou étrangères ; individus et familles dans leurs choix migratoires, de reproduction, etc., dont les actions peuvent correspondre à des stratégies individuelles ou à une démarche collective. Ces dynamiques opposent souvent différentes catégories d’acteurs ; nos recherches s’intéressent tout particulièrement aux relations entre la société et l’État, et donc à l’analyse des politiques publiques, à la fois pour comprendre les processus d’émergence de certains types de politiques et leurs implications sociales et spatiales.

Que ce soit au nom du développement économique (projets d’infrastructure, projets industriels), de la conservation de l’environnement, ou du respect de la propriété privée (mobilisation contre l’occupation illégale des sols), l’action publique produit des effets sur les populations locales. Une des dimensions majeures de nos recherches consiste à examiner les implications sociales des politiques publiques, en nous focalisant sur la dynamique des interactions entre acteurs pris dans des relations inégales de pouvoir, sans toutefois négliger la capacité des « dominés » d’agir, de résister ou de contourner. Les actions politiques abordées incluent les politiques urbaines (y compris dans une perspective comparative internationale, au sein de projets portant également sur le Brésil et l’Afrique du Sud, comme par exemple dans le programme SET-UP 1), ainsi que le déficit de politiques sociales en milieu urbain (logement, accès aux services, etc.) ; les nouvelles orientations stratégiques pour le développement des régions métropolitaines ; les politiques de sédentarisation des populations ; la poursuite et l’approfondissement des réformes économiques en vue d’étendre l’économie du marché et ses institutions à davantage de secteurs et de populations (ex. intégration des agriculteurs dans des réseaux de commercialisation nationaux, diffusion de services financiers et de prêts bancaires, etc.) ; les mesures à l’égard de l’agriculture et du monde rural dans son ensemble ; la nouvelle législation sur la gestion des ressources forestières et de l’environnement et sur les droits des populations aborigènes. Il s’agit également de nous intéresser, en amont, aux contextes politiques et idéologiques qui modèlent et inspirent les politiques publiques: analyser le discours politique qui les accompagne et les éventuelles évaluations qui en sont faites ; étudier l’évolution du référentiel des réformes. Au moment où les réformes de la gouvernance (favorisant la transparence, l’imputabilité publique et la participation populaire) sont à l’ordre du jour dans le discours dominant sur le développement durable, il paraît important d’évaluer les diverses expériences indiennes, dans une perspective comparative infra‑nationale mais aussi internationale.

Une deuxième approche consiste à étudier la manière dont les politiques publiques interagissent avec l’espace et les territoires. De manière générale, les restructurations économiques et territoriales vont de pair et, dans le contexte actuel de croissance forte, sont accélérées (Brenner, New State Spaces: Urban Governance and the Rescaling of Statehood, 2004). Dans un climat économique plus concurrentiel, où les territoires sont en compétition, l’espace devient un instrument politique, comme le montre la création de zones économiques spéciales, où le régime fiscal et douanier du pays ne s’applique pas, ou la promotion de couloirs industriels reliant en archipel les espaces les plus développés (Veltz, Mondialisation, villes et territoires. L’économie d’archipel, 2005). Les acteurs privés peuvent également instrumentaliser l’espace, par la formation par exemple d’une enclave résidentielle privée (« gated community ») ou l’appropriation d’un espace par une population migrante (Jaglin, Territorialisation des espaces urbanisés dans les grandes villes, 2008). Il s’agit pour nous d’appréhender, en utilisant les outils propres à nos disciplines respectives (notamment géographie, économie, démographie), les processus de différentiation croissante des territoires, que ce soit du point de vue de leur « performance » économique, de la valorisation/dégradation de leurs ressources environnementales, de leurs pratiques sociales (discriminations, exclusions, émancipation, participation). Ces processus, qu’ils soient la conséquence de politiques délibérées ou de stratégies individuelles ou collectives non coordonnées, participent à la définition de la gouvernance locale, ou du régime territorial, selon les terminologies. Ces concepts, non sans poser des problèmes scientifiques et idéologiques, sont utiles dans la mesure où ils permettent d’aborder dans leur ensemble des pratiques et des institutions, ces dernières plus résistantes au changement, et de les comprendre dans une relation dialectique.

 

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