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Hamzi Khateb
Coordonnées professionnelles
Directeur de thèse : Michel Boivin
École doctorale : EHESS – Sociologie
Année d’inscription : 2014
Hamzi Khateb a soutenu sa thèse de doctorat le 6 décembre 2017
La responsabilité morale des convertis à l’islam, entre normes islamiques et laïcité
Après la « ṧahada » (témoignage de foi), qui est le premier pilier de l’islam, la conversion impose au nouveau musulman d’obéir aux lois et aux règles inspirées du Qur’ân et de la tradition prophétique (Sunna). Un tel témoignage implique de suivre un ensemble de normes liées à la pratique religieuse qu’un musulman s’engage à respecter. Cette thèse analyse des cas de conversion, tout en tenant compte des origines familiales et sociales de chaque converti. Elle s’est penchée sur les changements opérés dans la vie de ces nouveaux musulmans, suite à leur acte de conversion. Partant de là, la question posée est de savoir si, chez les convertis, un tel changement engendre des dilemmes avec les normes de vie antérieures, en vigueur dans un pays laïc, et si oui, si ces dilemmes sont durables ou intraitables. Ces dilemmes, loin de se limiter à quelques domaines précis (comme le port du voile, les prières etc.), s’étendent à une vision bien plus globale et plus générale, touchant le sujet dans sa complexité - autrement dit dans tous les domaines de son existence. Cette thèse a également pour objectif de préciser la vision portée globalement sur la place des convertis dans ce que l’on nomme « l’islam en France ». Or, cette vision suppose que l’islam est pensé en association avec l’immigration, alors que ces convertis, depuis un certain temps se multiplient en France, en n’étant pas des immigrés. Pour répondre à ces questions, cette thèse aborde la question de la responsabilité morale selon une approche en lien avec la sociologie de la morale et la sociologie des religions, en focalisant l’attention sur le respect des normes islamiques dans un pays laïc comme l’est la France (chapitres 1 et 2). Ce travail présente les différentes théories de la conversion et tentons de déterminer comment il est possible de penser la conversion à l’islam selon une approche nouvelle et féconde réunissant les approches propres à la sociologie des religions et celles moins connues, qui découlent de la sociologie de la morale. En se fondant sur une série d’entretiens ethnographiques et biographiques réalisés auprès de plusieurs convertis suivis deux années durant, cette thèse analyse les modalités d’adaptation à l’islam, en s’appuyant sur l’idée d’une responsabilité morale devant Dieu (chapitres 3 et 4). La question est ici de comprendre comment la responsabilité se reflète en tant qu’objet social compris entre les normes islamiques et les normes sociales formelles et informelles, et comment ces normes prennent forme au travers des actions et des pratiques religieuses de musulmans convertis, dans le contexte de la laïcité française. L’enjeu est d’exposer les différentes branches de la charia constituant des « pans de normativité islamique » (chapitre 5), au sein desquels on trouve des normes de nature théologique (touchant le contenu de la foi) et des normes pratiques (touchant les cultes, l’adoration, les contrats). En effet, pour les convertis, ces normes deviennent les fondements à travers lesquels ils mesurent leurs actes et leurs pratiques pour endosser une responsabilité morale devant Dieu, tout en essayant de trouver des compromis avec leur entourage, dont les membres ne font pas reposer leur vie sur les mêmes références et les mêmes normes. Enfin, en analysant les discours de convertis sur la laïcité française, le dernier chapitre (6) de cette thèse conduit une réflexion politique sur la présence de l’islam en France. Dans ce cadre, ce chapitre présente deux interprétations de laïcité ; l’une de nature politique visant à séparer le pouvoir de la religion, et l’autre que l’on peut qualifier de « laïcité sitgmatisante » voyant dans l’islam un danger potentiel pour le projet républicain.
Dernière mise à jour le 6 novembre 2017
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