Liste des réunions et séances |

~ Réunions et séances 2014-2015

SÉANCES ORDINAIRES

 

63 | Mercredi 3 décembre 2014

 

Pierre LACHAIER [anthropologue, membre du CEIAS, ancien membre de l’EFEO] :

Des associations professionnelles à Ahmadabad : Mahājan, Guildes ou Corporations

On a beaucoup étudié le système des castes indien, mais fort peu celui des guildes ou corporations qui reposent sur une division du travail social, non pas rituelle mais technique. Il en a existé beaucoup au Gujarat, et en particulier à Ahmadabad, où elles restaient encore très vivaces à l’époque coloniale, comme le signale le Gazetteer d’Ahmadabad de 1879. Hormis quelques succincts travaux d’historiens assez récents, les guildes gujarati, ou mahājan, n’ont pas été décrites en détail, ni d’un point de vue sociologique. Nous présenterons les résultats d’une enquête de terrain menées en 2013-14 sur plusieurs associations professionnelles, et plus particulièrement sur deux gros mahājande marchands de tissus qui ont subsisté depuis leur fondation vers 1900. Comment les anciens mahājanse sont-ils adaptées à l’importante industrie du textile indigène qui s’est formée à Ahmadabad, la « Manchester of India », à partir de 1860 environ ? Sont-ils encore soucieux du bien social général, soutiennent-ils encore des institutions religieuses ou charitables… ou sont-ils devenus de simples associations professionnelles, voire des groupes de pression ?

Documents fournis : courts extraits de YAGNIK Achyut & SHETH Suchitra, “Mahajan and Panch”, p. 55-58, in Ahmedabad, From Royal City to Megacity, Penguin Books India Pvt. Ltd., New Delhi, 2011, et de VASTU-SHILPA FOUNDATION for Studies and Research in Environmental Design, “Mahajan. The Guilds”, p. 74 in The Ahmedabad Chronicle: Imprints of a Millennium, Ahmedabad, 2002.

 

64 | Mercredi 7 janvier 2015

 

Jérôme PETIT [Conservateur à la Bibliothèque nationale de France, membre de l’UMR Mondes iranien et indien]

Banārasīdās, un marchand jaina dans l’Inde du XVIIe siècle

Banārasīdās est l’un des premiers auteurs de langue hindi à avoir livré une autobiographie affirmée comme telle. Intitulée « Histoire à demi » (Ardhakathānaka), son récit décrit succinctement les grandes étapes qui ont marqué son existence en s’attardant parfois sur des détails qui en font toute la saveur. Ces détails donnent des renseignements utiles sur la vie économique telle qu’elle pouvait être vécue en Inde du Nord dans les années 1630-1640, comme la création des sociétés, les systèmes d’emprunts, les lettres de change, les livres de comptes, etc. Marchand hésitant, Banārasīdās a pensé tout au long de sa vie son rapport au jainisme, sa religion familiale, partagée par un grand nombre de marchands, qui facilitait la création de sociétés tout en rythmant la vie séculière de moments de recueillement, dans le rituel respecté au quotidien ou lors d’événements collectifs comme les pèlerinages.

 

65 | Mercredi 4 février 2015

 

Marie-France MOURREGOT [docteur en anthropologie sociale et historique de l’EHESS] 

Le 53ème Dâ'î ul-mutlaq des dawoodi bohra à la Réunion

Après avoir pleuré avec les Dawoodi Bohras du monde entier la disparition du Dr. Mohammed Burhanuddin qui, pendant presque cinquante ans, avait régi leur vie spirituelle et temporelle, les membres de la dawat de l’île de la Réunion ont fait allégeance à son fils Mufaddal Saïfuddin. C’est donc avec une immense excitation qu’ils ont vécu, en juin 2014, sa première visite en Afrique de l’est et dans l’océan Indien, en tant que 53ème Dâ'î. Après la Tanzanie, le chef suprême honorait de sa présence Madagascar où la majorité des Bohras de La Réunion, d’origine gujarati, sont nés et où ils ont de la famille, des amis et avec laquelle ils gardent des liens forts. Nombre de Réunionnais ont pu participer à la liesse entourant la présence du Dâ'î dans la Grande Ile. Ils ont saisi cette opportunité pour l’inviter à rendre visite à la communauté de La Réunion, forte de quelque 320 familles. Installées dans l'île depuis les années 1970, elles ont acquis depuis lors une place significative dans le monde du commerce, de l’industrie et des professions libérales. Le 16 septembre 2014, un avion privé se posait sur la terre réunionnaise amenant Syedna Mufaddal Saïfuddin et sa délégation. Pendant une semaine la communauté bohra allait vivre dans la ferveur et le recueillement. Le Guide suprême a rencontré ses fidèles et il a été reçu comme un chef d’État par un certain nombre de responsables politiques et administratifs. Ce temps fort de la vie de la dawat, relayé par les médias et la presse, aura donné un supplément de visibilité à la minorité dawoodi bohra qui participe du groupe Indo-musulman chiite, désigné à La Réunion sous le vocable « Karanes ».

 

66 | Mercredi 4 mars 2015

 

Nuno GRANCHO [Affiliated to the Institute for Interdisciplinary Research and Center for Social Studies, of the University of Coimbra. He supervised the UNESCO World Heritage program Alto Douro Vinhateiro]

Diu, a Portuguese colonial city in Gujarat

Located in Kathiawar, Gujarat, the colonial city of Diu was under Portuguese rule between 1535 and 1961. The Portuguese settlements in India were characterized by a fortress and a Catholic settlement inhabited by European and by native Catholics, and at a distance from them a non-Christians settlement, which in Diu (as well as in Old Goa), was exceptionally also under colonial rule. This “black town/fort” city model occurred in virtually all Indian European colonial settlements.

My discussion is based on the difference between Diu and other examples of colonial urban settlements in India. Both its medieval character and European colonial architectural presence (similar to what the Portuguese made at this time in North Africa and Asia) seem to have remained unchanged until today. Rather than clear distinct separated spaces and consequent social oppositions, the negotiated, the interstitial, the hybrid and the in-between of Diu’s architecture and urbanism will be stressed.

 

67 | Mercredi 1er avril 2015

 

Pierre LACHAIER [anthropologue, membre du CEIAS, ancien membre de l’EFEO]

Les guildes d’ahmadabad II. Problématique des sources & deux mahājande boutiquier

Après avoir brièvement rappelé les cas des mahājan de marchands de tissus en gros vus dans la séance du 03-12-14 et fait le bilan des travaux en cours, nous nous intéresserons à la problématique que présentent les contenus et l’interprétation des huit principales sources savantes traitant des guildes nord-indiennes et gujarati à partir de moins 600 avant J.C. à aujourd’hui. La règlementation imposée par les guildes d’une part, et les rapports inter-guildes d’autre part forment-ils ensemble un, ou des systèmes cohérents ? Nous présenterons ensuite les quelques observations d’enquête de terrain faites dans le quartier de Manek Chowk à propos de deux mahājan de marchands-boutiquiers, le Choksi Mahajan des bijoutiers et le Ratan Pol Kapad Mahajan des marchands-détaillants de tissus. Nous terminerons en examinant les statuts et la règlementation de ce dernier.

 

SÉANCES EXTRAORDINAIRES

 

XI | Jeudi 7 mai 2015

 

Matthew A. COOK [Professor of South Asian and Postcolonial Studies North Carolina Central University].

“I Will Not Enter Into a Discussion on the Subject”. The George Stack and Richard Burton Khudawadi-Naskh Debate in Colonial Sindh

 

Dans le cadre du séminaire “Cultures vernaculaires et nouvelles élites musulmanes dans l’Asie du sud coloniale et postcoloniale”, Michel Boivin, directeur de recherche au CNRS(TH), Julie Levesque, chargé de cours à l’INALCO.

 

 

XII | Mercredi 3 juin 2015

 

Journée d’études Muharram among the Shias of South Asia, Vernacularization or Globalization?

Organisée dans le cadre de l’Atelier thématique du CEIAS Cultures vernaculaires et nouvelles élites musulmanes dans l’Asie du sud coloniale et postcoloniale, Responsables : Michel Boivin, directeur de recherche au CNRS& Julien Levesque, chargé de cours à l’INALCO :

Julien Levesque (EHESS), Michel Boivin (CNRS‐CEIAS) ; Ali Khan (University of Cambridge) ; Zahir Bhalloo (CEIAS) ; Iqbal Surani (EPHE) ; Christelle Brun (EHESS) ; Pierre Lachaier (EFEO) ; Delphine Ortis (EHESS) ; Zoé Goodman (SOAS) ; Jean‐Claude Penrad (EHESS).

 

The aim will be to document contemporary historical and ethnographic aspects of the Moharram among Shia communities of South Asia both in South Asia and in the diaspora. It is organized by the CEIAS research group “Vernacular Cultures and New Muslim Elite in Colonial and Postcolonial South Asia”, headed by Michel Boivin and Julien Levesque. In the past decades, South Asian Studies have followed the changes in Social Sciences at large by focussing on issues such as emotion or gender (Ruffle 2011). On the other side, in the 21th century, Shiism is often associated with the so-called “Shia Crescent”, a hypothetical entity supposedly serving the political agenda of Iran to unify the Shias of the Middle East.

In line with the group’s research program, the workshop starts from a different perspective according to which Shiism in the Indian Subcontinent and beyond was the scene of various processes of acclimatization to local cultures and societies. In Colonial India, Moharram celebrations were usually seen as the nexus of an inclusive religious culture where all creeds interacted, especially Shias, Sunnis, Hindus as well as Sikhs. Recent studies, however, give another picture, showing that the reality was more complex since such ecumenical Moharram celebrations frequently resulted from a political strategy implemented by local rulers, for example the nawab of Awadh. Furthermore, Indian Shiism hasn’t escaped the impact of a reformist ideology whose aim was to build a new orthodoxy and orthopraxy among the Shias, what Jones coined as a “Shii qawm” (Jones 2012: 138-144). The rationalization process the reformists wanted to impose wished to delete so-called superstitious and magic practices, as some of the Moharram rituals were now interpreted.

Beyond these two visions, the workshop aims at locating the ways through which Moharram and the Shias successfully permeated local societies, and in parallel built a separate Shia identity. Briefly put, it intends to understand how Moharram was simultaneously the place of cultural encounter through vernacularisation, and the matrix of qawm formation which led to its incorporation into a globalized Shiism. Such dynamics occurred in the Indian Subcontinent where Shiism encountered local cultures in the use of vernacular languages such as Punjabi, Sindhi or Gujarati, or by focusing on vernacular rituals such as the wedding. In this context, it is also of interest to take into account reformulations of the encounter of Shiism with non-Indian religious cultures that were made overseas. In the Arabian Peninsula, in East Africa or in the West, South Asian Shias constructed new ways of acclimatization along with new ways of being Shia. Three axes are proposed to discuss the issues under study: texts, foods & feasting, processions and rituals. The first axis on texts will highlight the crucial role played by the marsiya. Indeed, the marsiya is a promising venue for a study devoted to the parallel dynamics of vernacularization and globalization. The main attempt will be to decipher whether the devotional dirges built a cleavage or a bridge in using Indian lingua franca such as Persian or Urdu on the one hand, and Sindhi, Gujarati and other languages on the other hand. The second axis, dedicated to food and feasting, is most innovative. The topic hasn’t yet received much scholarly attention, although a number of studies devoted some pages to the issue (Hyder 2006: 49). Nevertheless, specialists of South Asian cultures know well that commensality is one of the main idioms through which significant relations regarding castes and classes are negotiated: how are these South Asian features articulated with the Moharram celebrations? The last axis will deal with processions and rituals. It will address the issue of how Moharram is publicly represented, that is, how it is displayed to others, non-Shias. Lastly, the processions will be analyzed as powerful means for appropriating territories or places, and imagining itineraries for building new connections inside the Shii group, but also with non-Shias.

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