CECI n'est pas EXECUTE Mobilités sud-asiatiques

Les ateliers du quinquennal 2014-2018 |

Mobilités sud-asiatiques

Mobilités sud-asiatiques

Coordination : Aurélie Varrel et David Picherit

 

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L’atelier de recherche Mobilités se propose d’explorer de manière interdisciplinaire, dans des contextes variés, la notion de mobilité, notion riche pour l’analyse mais qui reste un symptôme des barrières disciplinaires et une boîte noire des sciences sociales. C’est particulièrement vrai s’agissant de l’Asie du Sud, où la domination de la terminologie anglo-saxonne, plus précise, opère une séparation accrue entre les champs d’étude.

Cet atelier de recherche s’appuie sur l’expérience et certains participants du séminaire MIDAS (Mobilités, Migrations internationales et Diasporas d’Asie du Sud) qui s’est déroulé de 2008 à 2011, en partie au Centre ; ce séminaire s’inscrivait lui-même dans le prolongement d’équipes actives durant les précédents quadriennaux : « Circulation et Territoire dans le monde indien » et « Océan indien ». MIDAS interrogeait l’acception spatiale de la notion de mobilité, en déclinant ses multiples échelles : les migrations internationales et les diasporas, les mobilités internes à l’Asie du Sud et aux différents États-nations qui la composent, enfin les mobilités quotidiennes qui rejoignaient par exemple des questionnements sur les pratiques de l’espace urbain par les migrants. Cette série d’interventions a mis en évidence de manière récurrente les articulations entre la mobilité spatiale et les mobilités sociales, économiques, professionnelles et débouché sur la nécessité de questionner l’intersection entre les champs du social et du spatial à partir de cette notion. Par ailleurs toute recherche sur la mobilité, quelle que soit son entrée, semble ne pas pouvoir faire l’économie d’une approche diachronique.

Partant de ce constat, nous souhaitons, dans le cadre d’un atelier de recherche, construire un dialogue visant à une compréhension plus riche des phénomènes socio-spatiaux que ce terme recouvre, dans le contexte spécifique de l’Asie du Sud et de ses territoires diasporiques. Créant un espace de dialogue interdisciplinaire, cette équipe serait alors un lieu d’échange sur les méthodologies et les répertoires conceptuels largement distincts auxquels sont adossées les approches de la mobilité mises en place par les différents participants. L’ambition que nous avons ici est d’enrichir les recherches des uns et des autres, en mettant en commun nos approches, en réfléchissant aux manières d’intégrer les différentes dimensions de la mobilité, en développant de nouveaux outils pour la réflexion et la conduite de nos travaux.

Nos travaux pourraient être structurés par les trois grands questionnements qui suivent :

1/ L’articulation des échelles de la mobilité

Des continuités entre migrations internes et internationales sont fréquemment pointées par de nombreux travaux empiriques. Par ailleurs, les recherches sur les étrangers en Inde (migrants, réfugiés, groupes transfrontaliers) sont encore balbutiantes. Leur étude constitue un champ de recherche où plusieurs membres souhaitent s’investir. Le développement de ces recherches passe par une réflexion, qui sera menée dans le cadre de cet atelier, sur les conditions de transfert et d’adaptation des outils conceptuels et méthodologiques développés depuis deux décennies par les diaspora studies et les transnational studies, dont la diffusion est encore largement confinée au champ de l’étude des migrations internationales, en particulier en Asie du Sud.

2/ Mobilité spatiale et mobilité sociale

Un premier objet privilégié pourrait être la notion de classe(s) moyenne(s) et son utilisation en Asie du Sud, singulièrement en Inde. Les travaux d’un certain nombre de membres de l’équipe s’inscrivent dans le vif débat portant sur sa genèse et ses contours. Or, cette catégorie sociale est encore trop rarement examinée au prisme de la mobilité spatiale, démarche que nous souhaitons systématiser : quel rôle la mobilité spatiale a-t-elle joué dans la formation et la mobilité sociale ascendante de certaines catégories de populations? Quel impact a-t-elle eu dans la reproduction de la position dominante de certains groupes ethno-religieux, en dépit des profondes mutations socioéconomiques et politiques qu’a connues l’Asie du Sud depuis un siècle?

Inversement, l’injonction contemporaine à la mobilité tend à masquer le caractère souvent forcé et les conditions précaires de la mise en circulation de groupes de populations en Asie du Sud qui sont redéfinies par le contexte néolibéral générant d’autres formes de déplacement et de « dépossession », pour paraphraser David Harvey. Plusieurs membres de l’atelier mènent des travaux sur ce second objet.

La mise en regard de ces deux objets de recherche souligne la nécessité de réfléchir aux relations complexes entre mobilité spatiale et mobilité sociale, dans le contexte particulier de sociétés postcoloniales entrées dans l’ère de l’émergence économique.


3/ Dynamiques culturelles et politiques « longue distance »


La mobilité donne lieu à des pratiques culturelles originales, qui sont rendues d’autant plus saillantes par la distance géographique et culturelle en situation diasporique. Par ailleurs, le « retour vers la diaspora » opéré par tous les États d’Asie du Sud depuis une décennie remodèle les espaces de référence et les relations entre groupes migrants et sociétés « d’origine ». La mondialisation permet de nouvelles formes de transferts, d’hybridation, d’instrumentalisation, voire l’apparition d’activités économiques liées à l’intensification des relations transnationales. Ce troisième axe ouvre donc sur les circulations d’idées, de biens matériels et immatériels qui accompagnent, encadrent et/ou façonnent les mobilités, et dont la prise en compte est désormais nécessaire pour comprendre les dynamiques sociales, économiques et politiques de l’Asie du Sud.

S’agissant du fonctionnement de cette équipe, nous nous proposons d’organiser sur les deux premières années deux ou trois journées d’études par an réunissant les membres de l’atelier, qui serviront à construire le socle commun de réflexion, auxquelles des personnalités scientifiques extérieures pourront être conviées. Y succèdera un fonctionnement en séminaire mensuel sur les trois années suivantes, séminaire qui pourra éventuellement être décliné chaque année autour d’un thème, et qui fera une plus large part aux intervenants extérieurs afin de nourrir les travaux de l’équipe. Une publication collective est envisagée comme résultat de cet atelier quinquennal.

Les membres pressentis sont pour partie des membres du Centre, pour partie des chercheurs extérieurs travaillant sur l’Asie du Sud dans d’autres Centres de l’EHESS (notamment au Centre Maurice Halbwachs - Equipe Recherche sur les Inégalités Sociales - et au LAU-IIAC) et à l’extérieur de l’Ecole, ce qui permettrait d’étendre le réseau des collaborateurs du Centre, particulièrement en direction de disciplines pour le moment peu représentées parmi nos membres, telles que les sciences politiques et la sociologie.

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