Membres | Doctorant(e)s statutaires

Anne-Colombe Launois-Chauhan

Doctorant(e)
Institution(s) de rattachement : EHESS

Coordonnées professionnelles

satkaur[at]hotmail.com

Directeur de thèse :  Michel Boivin

École doctorale : EHESS -  Histoire et civilisations

Année d’inscription : 2011

 

webpage in English

Images d'une royauté indienne. La dynastie sikhe de Patiālā et son palais fortifié, 18e-19e siècles.

 

En 1850, au lendemain de la seconde et particulièrement sanglante guerre anglo-sikhe (1848-1849), Lord Dalhousie, Gouverneur Général de l’Inde, fait raser presque tous les forts du Panjab pour éviter la formation de foyers d’insurrection. Seuls sont épargnés les quelques forts utilisés par les Britanniques et leurs alliés locaux, dont celui des rois de Patiala, le Qilā Mubārak (du persan qilaʿ-i mubārak « le fort béni »), remarquable pour ses très nombreuses peintures murales. Le paysage de l’architecture militaire au Panjab devait être jusqu’alors celui d’une région semée de forts comme l’actuel Rajasthan peut encore aujourd’hui donner une idée. Les États princiers qui s’en partageaient le territoire à l’époque coloniale, au sein de la fédération du Rajputana, ne furent en effet jamais conquis militairement par les Britanniques et restèrent sous un régime de gouvernement indirect jusqu’en 1947. Le Qilā Mubārak est donc l’un des rares témoins des fortifications du Panjab aux 18e et 19e siècles, mais de nouvelles menaces ont pesé sur lui après l’indépendance de l’Inde en raison de projets de développements urbains liés à l’extension des bazars de la vieille ville congestionnée qui l’entoure. C’est seulement en 1964 qu’il a été classé monument historique au niveau régional par à un décret du Gouvernement du Panjab, le Punjab Ancient and Historical Monuments and Archaeological Sites and Remains Act, puis au niveau national par le Gouvernement fédéral en 1994.

Ce projet de recherche historique propose d’étudier la royauté sikhe telle qu’elle s’est manifestée dans le royaume de Patiala aux 18e et 19e siècles, à la lumière des témoignages multiples livrés par le Qilā Mubārak, qu’il s’agisse de son architecture ou de son programme iconographique. Ce fort construit à partir de 1763 atteste d’abord de l’histoire de la dynastie sikhe de Patiala fondée par Ālā Singh (1695-1765). Ses nombreuses peintures murales questionnent la manière dont les rois sikhs de Patiala, qui se sont fait représenter sur les murs de leur palais fortifié, entendaient manifester leur fonction, mettre en scène leur autorité et écrire le devenir de leur dynastie. En lien avec l’idéologie royale de ces souverains, sont sujets à interprétation d’une part le grande nombre de peintures inspirées de la mythologie hindoue en comparaison de celles plus rares évoquant le sikhisme et, d’autre part, la série d’images renvoyant pour certaines à des légendes panindiennes et pour d’autres à des histoires de la tradition orale panjabie. Enfin, dans une perspective comparatiste plus large entre les peintures du fort de Patiala et celles de forts d’autres anciens royaumes de l’Inde du Nord-Ouest, la définition d’une école de peinture locale peut se faire en observant la circulation des artistes, leurs écoles d’origine et ce patronage royal de Patiala. Au-delà, il s’agira de revoir la vision générale de l’histoire et des arts sikhs aux 18e et 19e siècles, encore marquée par la colonisation britannique en Inde et largement focalisée sur le roi Raṇjīt Singh de Lahore durant son règne entre 1799 et 1839. Le patrimoine du Qilā Mubārak rappelle que l’histoire des arts sikhs se développait aussi de l’autre côté de la rivière Sutlej, frontière entre le royaume de Lahore et l’Inde colonisée, plus de trente ans avant l’intronisation de Raṇjīt Singh à Lahore.

 

Publications

 

(à paraître) | « Polysémie des parures indiennes.» In Le cadre des élites : luxe et ostentation sur les routes de la soie, ente mondes des steppes et Inde moghole, Études réunies par Anna Caiozzo et Camille Rhoné (dirs.). Valenciennes: Presses universitaires de Valenciennes [Actes des journées d’études en juillet 2017 organisées sur ce thème dans le cadre du projet Idex "Identités-Cultures-Territoires", GIS Moyen-Orient et mondes musulmans, IRMAM (UMR-8167), Aix-Marseille, CNRS-IISM et Paris7-Diderot].

2020 | « Nostalgie des jardins brodées. Les phulkari bagh du Panjab.» In Le jardin entre spiritualité, poésie et projections sociétales : approches comparatives (Europe, Proche-Orient, Asie, Amérique du Sud), Études réunies par Anna Caiozzo et Mercedes Montoro Araque (dirs.): 269-302. Valenciennes: Presses universitaires de Valenciennes, collection « Jardins & Société » ‒ 4.

2020 | « Le corps dévoilé de Draupadī : visible et invisible, Peintures murales au Qilā Andarūn, Patiala (Panjab), Inde du nord, 18e-19e siècles. » In Le corps entre visible et invisible. Voiler/dévoiler le corps, de l'Europe au subcontinent indien. Études réunies par Anna Caiozzo (dir.): 113-30. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise Pascal et Centre de recherches sur les Littératures et la Sociopoétique, Université Clermont Auvergne, collection Erga 16, Littératures et représentations de l'Antiquité et du Moyen Âge.

2020 | « Une œuvre au noir : signature d'un peintre méconnu de l'école de Patiala (Panjab), Inde du nord, 18e-19e siècles.» In La plume et le calame. Entre Orient et Occident, les métiers de l'écrit à la marge, Études réunies par Isabelle Bretthauer, Anna Caiozzo et François Rivière (dirs.): 437-58. Valenciennes: Presses universitaires de Valenciennes, collection « Mondes d'ailleurs » ‒ 1.

2017 | « La chambre des reines : peintures et pouvoirs au Qilā Mubārak, Patiala (Panjab) », in Sylvie Taussig (dir.), Arts et pouvoir, Inde et Iran contemporain, sur l’espace de recherche et de diffusion de la revue : Implications philosophiques

2015 | « Reflets du pouvoir féminin au cœur d’une royauté de l’Inde du nord: les peintures murales du fort royal de Patiala (Panjab), 18e-19e s.  », Journal Asiatique303.2, pp. 303-314 [Actes du colloque « Les courtisanes, les inspiratrices et la culture dans les sociétés orientales » organisé par la Société Asiatique, le Collège de France et le Centre de Recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (CNRS-UMR8155) et l'unité Proche-Orient - Caucase (CNRS-UMR7192) en mai 2014]

2007 | «  Essence du pouvoir de Patiâlâ : les estrades royales du Qila Mubârak », in Arts Asiatiques, tome 62 (2007), pp.46-62

2003 | « The Khalsa Heritage Complex: a Museum for a Community? », in New Insights into Sikh Art, Mumbai, Marg, 2003, pp. 134-146

 

Dernière mise à jour le 9 février 2021

EHESS
CNRS

flux rss  Actualités

Devenir juifs : conversions et assertions identitaires en Inde et au Pakistan

Débat - Mardi 9 mai 2023 - 14:00Présentation« L’an prochain à Jérusalem ! », scande un homme portant une kippa dans une synagogue de Karachi au Pakistan. Ses paroles sont répétées en chœur par les membres de sa communauté, un groupe comptant près de trois cents personnes qui s’autodésignent par (...)(...)

Lire la suite

Le Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (Cesah), nouveau laboratoire de recherche (EHESS/CNRS) sur le Campus Condorcet

Échos de la recherche -Depuis le 1er janvier 2023, l'EHESS, en tant que co-tutelle, compte un nouveau centre de recherche né de la fusion du Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS - EHESS/CNRS) et du Centre d’études himalayennes (CEH - CNRS) : le Centre d'études sud-asiatiques et h (...)(...)

Lire la suite

Plus d'actualités

Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud
UMR8564 - CNRS / EHESS

54 boulevard Raspail
75006 Paris, France

Tél. : +33 (0)1 49 54 83 94

Communication :
nadia.guerguadj[at]ehess.fr

Direction :
dir.ceias[at]ehess.fr

 

La bibliothèque du CEIAS
Maison de l'Asie
22 avenue du Président Wilson 75016 Paris

 

La collection Purushartha
54 boulevard Raspail
75006 Paris, France

purushartha[at]ehess.fr

 

Twitter : @ceias_fr
Facebook : @ceiassouthasia